Les traitements médicaux de l’autisme
Bien qu’il n’y ait à l'heure actuelle aucune guérison possible de l’autisme, ni un seul traitement efficace pour les TED, une variété de thérapies et d’interventions permettent d’en atténuer les symptômes et d’améliorer les apprentissages. Les recherches7 démontrent qu’un diagnostic et des interventions avant l’âge scolaire donnent de meilleurs résultats. Comme le cerveau des jeunes enfants est encore en formation, une intervention précoce donne de meilleures chances aux enfants de développer tout leur potentiel et peut faire une grande différence dans la vie de plusieurs enfants atteints. Cependant, il n’est jamais trop tard pour intervenir et les traitements seront bénéfiques peu importe l’âge des personnes diagnostiquées.
En raison du continuum de l’autisme, une vaste gamme de mesures de soutien peut s’avérer nécessaire. Par exemple, certaines personnes ont besoin d’une aide intensive et d’une supervision constante simplement pour passer la journée sans danger. D’autres requièrent seulement une aide particulière pour communiquer ou pour faciliter leur intégration sociale. Le plan de traitement idéal est une combinaison de thérapies et d’interventions adaptées à chaque enfant. Ces programmes et traitements sont très nombreux et leur mise en place est très variable selon les pays. Les variables culturelles (moyens éducatifs, place du handicap, valeurs éthiques), les impératifs économiques et l'avancée des connaissances sur l'autisme sont des facteurs qui expliquent en partie ces variations de prise en charge et l'absence d'un consensus international.
Note : Divers types d’interventions peuvent être efficaces pour accompagner les personnes atteintes d’autisme. Les principales approches sont expliquées dans cette fiche, mais il ne s’agit pas d’une liste exhaustive21.
Intervention Globale à référence comportementale
L’Analyse appliquée au comportement ou méthode Lovaas ou ABA pour l’Applied Behavior Analysis est l’une des thérapies les mieux documentées à ce jour, appelée (ABA). Son objectif est de structurer et de renforcer de nouveaux apprentissages, tels qu’apprendre à parler, à jouer, à interagir avec les autres et de réduire les comportements inappropriés, tels que les colères ou l’automutilation. Acquérir ces habiletés permet éventuellement aux personnes autistes de parvenir à l’autonomie. La technique est cependant coûteuse et nécessite un investissement parental intense durant plusieurs années. L’enfant doit être stimulé de 20 à 40 heures par semaine individuellement avec un professionnel ayant reçu la formation nécessaire. Souvent, les parents suivent une formation en ABA pour diriger l’équipe de traitement et embaucher d’autres personnes pour les aider à assurer le traitement.
L’Applied Behavior Analysis (ABA). En 1987, le Dr Ivar Lovaas publie les résultats d’une expérience menée à l’Université de la Californie. Pendant deux ans, 19 enfants autistes dont l’âge variait de 35 à 41 mois ont subi de l’intervention comportementale intensive, à raison de 40 heures par semaine. Dans près de la moitié des cas, ils ont noté une telle amélioration que les enfants autistes ne se distinguaient pas des autres enfants et qu’ils ont pu, par la suite, mener une vie satisfaisante. Dans l’autre moitié des cas, la plupart des enfants traités ont fait des progrès importants et quelques-uns ont connu peu d’amélioration.
Intervention Globale à référence développementale
La méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Related Communication Handicapped Children) concerne le traitement et l’éducation des enfants autistes ou souffrants de handicaps de communication. Élaborée en Californie dans les années 1970, elle repose sur le principe qu’il faut adapter le milieu d’apprentissage à l’enfant autiste et non l’inverse. On utilise beaucoup d’indices visuels, par exemple, dans une classe, le matériel scolaire est clairement identifié pour que les élèves y aient accès de façon autonome.
Interventions focalisées sur la socialisation
La méthode Floor Time ou RDI Relationship (Development Intervention Program) est une forme de thérapie par le jeu qui tient compte des six étapes du développement affectif. On stimule par le jeu des capacités d'échange social et de régulation émotionnelle. Les enfants doivent franchir ces étapes pour pouvoir passer à des apprentissages plus poussés.
L’Early Start Denver Modelest basé sur le jeu et peut débuter chez les enfants autistes aussi jeunes que 18 mois, dès les premiers signes apparents. La méthode combine des sessions individuelles avec un thérapeute, dans un service de garde (crèche) et à la maison. Il vise à intéresser l’enfant à des activités et de l’encourager à communiquer avec les autres, surtout avec ses parents.
Le modèle SCERTS (Social Communication Emotional Regulation and Transactional Support) vise à améliorer les capacités communicationnelles et socio-affectives des enfants atteints d’un trouble envahissant du développement (TED) et de troubles de la communication associés.
Intervention focalisée sur le langage et la communication
La méthode PECS (Picture Exchange Communication System) utilise des pictogrammes représentant des objets, des personnes ou des actions de la vie quotidienne de l’enfant autiste, accompagnés du ou des mots correspondant à l’illustration. Cette méthode aide à initier le langage et vise à pallier certains déficits sociaux et communicationnels.
Psychothérapie d'inspiration analytique
La psychothérapie psychanalytique fait souvent partie du dispositif de soin en France. Elle consiste à mettre en évidence la signification inconsciente des paroles, des actions, des productions imaginaires d’une personne. Cette méthode est spécifiée par l’interprétation contrôlée des mécanismes de défense (transfert, résistance,etc) et par une dynamique des processus identificatoires. Ces thérapies peuvent être individuelles ou groupales. Avec les enfants autistes, le jeu d'orientation psychanalytique non-directif est souvent utilisé.
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